6ème UX Forum® Exosquelettes
métiers de soins…métiers hospitaliers
REPLAY de la VisioConférence
(25 mars 2021 – 18h-19h45)
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Documents en téléchargement
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Accueil et ouverture
Jacques BOUVET
Président du Cercle Entreprises et Santé
(Durée 2 minutes)
Présentation de la VisioConférence
et des études disponibles
Anne-Marie de VAIVRE
(durée : 18’30 »)
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Compte-rendu de Synthèse Cercle Entreprises et Santé / Anne-Marie de Vaivre
merci si vous citez/utilisez ce compte-rendu, de citer la source@Cercle Entreprises et Santé
C’est avec la pandémie COVID et la saturation / surcharge extrême des services de réanimation que des établissements de soins en France, pour aider à soulager leurs soignants, se sont tournés vers l’expérimentation de solutions EXOSQUELETTES.
Certes, depuis les années 2000, le Japon, avec une population vieillissante côté soignés comme côté soignants, avait déjà massivement fait appel à ces dispositifs d’assistance physique pour soulager les thérapeutes comme les malades, et intégré les robots comme les exosquelettes dans une politique sanitaire nationale de prévention autour de la cause prioritaire qu’est devenue en 2018 « une nation de centenaires ».
Qu’en est-il en France ? Présentation de trois cas d’usages .. avec trois questions qui vont structurer nos échanges
- En milieu de soins/métiers hospitaliers : à quels besoins, à quels acteurs, à quelles situations concrètes de travail peuvent servir les exosquelettes .
- Mise en œuvre et tests : avec quelles vigilances de test et de mise en place ? quelles analyses et précautions dans les processus ?
- .. et quelles perspectives pour l’avenir ?
Premières réponses d’utilisateurs et de développeurs de terrain, sur la base de trois cas d’usage.
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Partie 1
Les Exosquelettes dans les métiers de soins
Pour quelles utilisations ? Quels besoins ?
Animation : Anne-Marie de VAIVRE
Séréna IVALDI – INRS-Loria pour le CHU de Nancy
Amrei SORAIS – Hôpital FOCH (Suresnes)
Anne-Sophie PICARD – HUG (Genève)
Yonnel GIOVANELLI – SNCF
Jean-Paul CARTA – Lab Com LEMM
(Durée 40 minutes)
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Partie 1 : Pour quels besoins . quelles situations de travail concrètes ?
Question Anne-Marie de Vaivre/ Cercle : quelles sont les situations de travail concrètes,
qui ont amené à construire des « cas d’usage » pour les exosquelettes hospitaliers ?
Quels besoins ? pour quels métiers ? Retours d’expériences d’utilisateurs / structures hospitalières utilisatrices
Serena IVALDI / INRIA : le cas du CHU de Nancy, aidé par l’INRIA/Loria est à cet égard exemplaire : comment aider des soignants, infirmiers, internes, qui ont tous les jours à soulever des patients en réanimation, et qui sans relâche accomplissent leur tâche en souffrant du dos ? Séréna Ivaldi, chercheuse en robotique à l’INRIA, et les équipes du CHU, dès l’été 2020, s’attellent à rechercher des solutions possibles, notamment parmi les exosquelettes industriels. L’expérimentation en est maintenant en mars 2021 à une 2e voire à une 3e phase, maintenant systématiquement structurée.
Amrei SORAIS/ Prévention des TMS, Hôpital Poincaré : démarrée à début 2021, l’expérimentation lancée par POINCARE avec l’aide de Japet Médical, vise aussi d’abord l’assistance aux soignants du service réanimation. Le programme-test s’inscrit dans le programme plus vaste de prévention des TMS et de santé-sécurité de l’hôpital, et se fonde sur une analyse préalable précise des conditions d’exercice et du travail réel effectué par les soignants.
Le défi, inhérent à la mission de soignants, est que chaque situation d’aide, chaque relation soignant-soigné est différente, et varie dans le temps, et va appeler des efforts ,des postures et des gestes différents à chaque fois, et que l’on ne peut standardiser..
Anne-Sophie Picard/ Hôpitaux Universitaires de Genève : le cas présenté par AS Picard a trait à une assistance à apporter à un service de blanchisserie, dans le cadre d’un programme général pour les métiers d’exploitation, qui fournissent les prestations de support dont les medico-soignants ont besoin pour mener leur mission. Le service qui a été choisi pour le test est celui de la blanchisserie , l’objectif général étant de réduire la pénibilité pour les collaborateurs en accroissant l’ l’efficience, et améliorer en cela la qualité des prestations et ainsi exceller pour le patient. L’expérimentation est encore en cours, la 1e phase ayant montré des freins d’acceptabilité notamment, incitant à mieux adapter les équipements et leur recevabilité
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Etude de besoins : prendre en compte l’humain, écouter les utilisateurs du quotidien
Yonnel Giovanelli / Innovation Opérationnelle SNCF: Pour une intégration des innovations réussies, c’est la prise en compte du facteur humain qui est essentielle, dans la préparation et l’analyse préalable, comme dans l’accompagnement et la pédagogie nécessaire
et Jean-Paul Carta (Lab Comm LEEM) : Pour bien choisir les bons équipements, et les adapter au mieux, il suffit d’aller regarder ceux qui ont appris à faire les bons gestes , il suffit d’aller les écouter, ils nous apprendront à faire les bons gestes, à faire les bons choix pour leurs équipements .. le terrain, de donner la parole, d’interroger et d’écouter les utilisateurs , ceux qui soignent et ceux qui font effectivement les gestes pour soulager les patients. Si l’on n’a pas cette attention à ceux qui sont les utilisateurs, trop souvent le risque peut être d’avoir des équipements non utilisés..
Transition : cas des EHPAD . HAD : un exemple en Grande Bretagne.. une question se poste : quid des possibilités pour répondre aux attentes en EHPAD : présentation vidéo en 2 minutes, d’une expérimentation menée en Angleterre dans un établissement/EHPAD du Comté de Hampshire avec un équipement Cyberdyne
Pour l’immédiat, à notre connaissance, il n’y a pas encore eu d’expérimentations de ce type en France.
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Partie 2
Intégration / expérimentation / mise en oeuvre
Animation : Anne-Marie de VAIVRE
avec :
Séréna IVLADI – INRS Loria pour CHU de Nancy
Anaïs SCHOREEL – JAPET Médical
Benoit SAGOT-DUVAUROUX – GOBIO Europe Technologies
Amrei SORAIS – Hôpital FOCH (Suresnes)
(Durée 19 minutes)
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Partie 2 : Avec quelles vigilances ? quels processus de préparation et d’accompagnement ?
Question Anne-Marie de Vaivre/ Cercle : quelles sont les vigilances dans le processus de choix /
appropriation des solutions exosquelettes ? Où en êtes-vous en ce moment,
et quels premiers enseignements peut-on tirer de vos expériences ?
Séréna Ivaldi/INRIA : En 2020, et à partir des équipements que nous avions à notre disposition pour le CHU de Nancy, ce sont les dispositifs biomécaniques qui ont été choisis par les soignants . Mais les études continuent, on analyse les problèmes qui sortent au jour le jour, au service de réanimation, et nous restons à l’écoute d’autres dispositifs, d’autres adaptations.
Anaïs Schoreel / Japet Médical : L’exosquelette n’est pas la solution miracle préétablie ! L’analyse préalable , l’analyse du terrain, du poste et du travail réel des soignants est essentielle, pour bien comprendre les spécificités de la fonction et des tâches, et choisir/élaborer la solution adaptée. C’est une écoute fine, une adaptation fine à la réalité et aux spécificités de chaque personne qui assume cette fonction de soignants à laquelle il faut prêter attention pour bien choisir et adapter la solution.
Benoit Sagot Duvauroux / Gobio Europe Technologies : Importance de centrer l’attention sur l’expérience utilisateurs dans tout le processus analyse des besoins, des possibilités, sélection des solutions et aussi appropriation par les opérateurs. Importance aussi du travail préalable en ergonomie, pour élaborer aussi les autres améliorations nécessaires pour renforcer la qualité des conditions de travail. L’expérience utilisateurs donne les remontées d’info qui vont permettre d’adapter les équipements.
Amrei Sorais. Hôpital Foch : Parmi les points importants pour réussir l’intégration : l’acceptabilité, et aussi l’accompagnement. Actuellement, dans les services de réanimation, les choses sont particulièrement complexes avec des rythmes/cycles de travail de 12 heures dans le contexte actuel. Facteur important à prendre aussi en compte : le regard des autres, des collègues, des patients, des familles, et aussi le temps de l’appropriation. En phase d’essai, le soignant ‘sent encore’ qu’il utilise un équipement : il faudra analyser et apprécier les choses sur le temps
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Echanges et conclusion
Animation : Anne-Marie de Vaivre
avec
Yonnel GIOVANELLI – SNCF
Jean-Paul ZANA
Anaïs SCHOREEL – JAPET Médical
Amrei SORAIS – Hôpital FOCH (Suresnes)
Anne-Sophie PICARD – HUG (Genève)
Pr Jean-Marie FESSLER – Standford University
Benoit SAGOT-DUVAUROUX – GOBIO Europe Technologies
Christian RUIS
Séréna IVALDI – INRS Loria – CHU de Nancy
Pr Sandra BERTEZENE – CNAM
Pr Frédéric TELLIEZ – 2IS UPJV
Jacques BOUVET Cercle E & S
(Durée 34 minutes)
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Partie 3 : Perspectives et conclusions / rôles des différents acteurs
Question Anne-Marie de Vaivre/ Cercle : Au final, quelles sont les perspectives, comment les choses peuvent-elles évoluer, et quels sont / quels vont être les rôles des différents acteurs ?
Yonnel Giovanelli / Innovation SNCF : chaque acteur a une part à jouer dans le processus global, à différents moment. Les choses vont sans doute pouvoir aller beaucoup plus vite dans le milieu hospitalier, qui va bénéficier des avancées dans le monde industriel. Avec une différence essentielle : mobiliser une personne, un être humain, est beaucoup plus complexe que de toucher à une pièce, à un objet, à un équipement, fût-il très complexe ou sophistiqué
Au global, le défi, c’est de raisonner non seulement par fonction, mais bien plutôt par personne, de tout organiser autour de la personne qui réalise la tache de soignant .. C’est cela la con
Les points de convergence soulignés dans le débat
- attention à la personne, à l’utilisateur en tant que personne, et pas seulement au métier, à la fonction : essentiel dans toute démarche de ce type, mais crucial quand il s’agit de soignants.
- dans le processus d’acculturation / appropriation, y aller progressivement, par exemple par un port progressif des équipements, d’abord 10 minutes, puis 15 minutes, puis plus longtemps, et bien suivre les évolutions, car il y a de nouveaux gestes/nouvelles postures qui vont en remplacer d’autres, acquis de longue date, donc importance d’un suivi ergonomique attentif.
- Dans le processus, démarrer par une analyse préalable bien solide, ergonomique, technique, organisationnelle, relationnelle.. pour bien positionner les dynamiques. Et associer/écouter les utilisateurs de façon approfondie, et en même temps s’appuyer sur les études et analyses pluridisciplinaires existantes …
Perspectives et questions pour l’avenir :
Jean-Marie Fessler / Institut Montparnasse et Stanford Univ : quels seraient les meilleurs modes de financement à envisager pour appuyer la dynamique d’intégration des exosquelettes ?
- Nécessité d’études / mémoires et thèses d’étudiants sur ces sujets, sur les questions techniques/scientifiques et ergonomiques, sur les dimensions psychosociales d’intégration et d’appropriation des exosquelettes, mais aussi sur les dimensions économiques et gestionnaires (Pr Sandra Bertezène/ CNAM), la valeur ajoutée, les risques évités par les solutions exosquelettes, à 360°..
- Aussi sur des études longitudinales, dans la réalité du collectif de travail (Pr Frédéric Telliez. 2iS/UPJV), et dans la totalité des dimensions plurifactorielles des risques à prendre en compte, y compris les risques psychosociaux.
Conclusion : Président Jacques Bouvet (Cercle Entreprises et Santé)
- Le but de nos UX-Forum® n’est pas d’apporter des conclusions, mais d’ouvrir des réflexions, des échanges, sur des sujets importants pour l’innovation et la relation au travail de demain.
- Avec la question d’aujourd’hui des exosquelettes pour l’univers des soins/métiers hospitaliers, on voit qu’on est dans un contexte difficile, à défis, car il faut prendre en compte à la fois avec des éléments technologiques fortement innovants, et un facteur humain essentiel, et l’on ressent bien qu’il va y avoir dans ce domaine des développements extrêmement rapides.
… Que nous souhaitons aider à mettre en œuvre et intégrer, en nous souhaitant à tous de contribuer sur la base de deux qualités fortes : la curiosité et la persévérance .
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Cercle Entreprises et Santé
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