L’Historique de la lutte contre la pandémie en France

Depuis le printemps 2020, l’Etat a engagé des moyens considérables pour contenir la propagation du Coronavirus, soutenir le système hospitalier face à la multiplication des cas graves de Covid 19, accélérer les recherches pour la mise au point d’un vaccin, et enfin amortir au mieux les conséquences économiques majeures des mesures de confinement général du pays pendant près de trois mois.

L’action des pouvoirs publics destinée à contenir l’épidémie s’est appuyée sur trois types de leviers :

• La définition d’une panoplie de « gestes barrière », et la communication du gouvernement vers le grand public pour encourager la pratique de ces gestes
• La mobilisation du système de santé pour repérer, investiguer et réduire les « clusters » de cas groupés d’infection, en prenant appui sur un développement massif des tests virologiques
• L’imposition de mesures de police sanitaire restreignant les libertés individuelles et l’activité économique et sociale, afin de réduire autant que possible les contacts entre personnes

Malheureusement, après une période initiale de succès due surtout à la rigueur du confinement, cette politique, – même si elle a contribué à freiner la nouvelle accélération de l’épidémie depuis la fin de l’été -, ne s’est pas avérée suffisante pour maintenir sous la barre critique de 1 le taux R effectif de reproduction du virus dans la population française prise dans son ensemble (au-delà de 1 l’épidémie s’étend, en dessous elle régresse). ,

 Ceci s’explique par plusieurs facteurs structurellement défavorables :

• La pratique spontanée des « gestes barrière » est inégale au sein de la population, car la perception des risques n’est pas uniforme (et les risques ne sont pas identiques partout). Les campagnes de communication ne suffisent pas à obtenir un haut niveau d’adhésion , et peuvent générer une anxiété contreproductive, voire des réflexes de refus des règles. Or le respect des gestes barrière rendus normatifs ne peut faire l’objet de contrôles que là où ils peuvent être rendus obligatoires (port du masque notamment), c’est à dire dans l’espace public, et ce dans la mesure des effectifs de police disponibles pour CETTE MISSION ;
• La gestion nationale des clusters a son propre plafond d’efficacité, en raison des contraintes opérationnelles, et des limites imposées par le respect (même dégradé) du secret médical.
• L’experience a montré que les mesures de police sanitaire de la 1e période de déconfinement, malgré un renforcement progressif des contraintes imposées a certains secteurs d’activité économique ou aux établissement d’enseignement, ne réduisent que modérément les contacts entre personnes. Et il paraît difficilement imaginable de les durcir durablement (comme c’est le cas aujourd’hui avec le second confinement) pour qu’elles soient efficaces, compte tenu des conséquences économiques et politiques qui en résulteraient.

… alors même que l’expansion du nombre de personnes infectées conduit mécaniquement à un engorgement des services hospitaliers, puis à terme à un nouveau pic insupportable du nombre de décès, malgré le progrès continu des protocoles de prise en charge des patients…

Durant tout ce temps,  et depuis le début de la pandémie,  les équipes de soignants hospitaliers, – médecins et tous métiers liés  aux soins, avec aussi les volontaires – ont été en première ligne pour faire face à la première vague, et  soigner les malades du COVID avec les moyens qu’ils avaient à disposition.

Leur action et leur engagement ont été exemplaires.